Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Parasites - de Bong Joon-ho - 2019

Publié le par Z

La famille Ki-taek vit dans un appartement miteux en sol-sous de Séoul. Père, mère, fille et fils sont au chômage. Le fils devient professeur d'anglais particulier chez la famille Park qui vit dans une très luxueuse maison d'architecte. Il arrive à y faire embaucher, sous un faux nom, sa sœur...

"L'argent agit comme un fer à repasser, il supprime les aspérités."

 

J'ai revu Parasites. Et je confirme ce que j'en disais. C'est un très grand film. Malheureusement le petit écran n'a pas la force de la salle de cinéma, mais la force et la pertinence du film restent impressionnantes. Et une seconde vision est un réel plaisir. De ceux que procurent les très grands films.

--- début de la critique originelle (30/06/2019) ---

Bong Joon-ho est depuis quelques années déjà un réalisateur majeur du cinéma coréen. Déjà très remarqué par le très sympathique Host, c'est surtout avec l'excellent thriller Memories of Murder qu'il entrait dans la cours des grands. Notons aussi un passage oubliable à Hollywood avec le très moyen Snowpiercer. Avec Parasites cependant, il décroche une Palme d'Or amplement méritée, car le film est une réussite tant sur le fond que sur la forme.

Difficile de catégoriser Parasites. Si l'on voulait coller au titre, on parlerait certainement de Home Invasion, même si dans un style très éloigné du Funny Games de Haneke. Si l'on comptait les rires dans la salle, il serait évident que Parasites est une comédie. Mais si l'on rit de bon cœur à l'humour très fin de Bong Joon-ho, la dernière demie-heure nous empêche de voir ce film comme une comédie. Enfin, Parasites est aussi une fable sociale, décrivant avec une précision et une intelligence rares les relations entre les classes sociales du haut au bas de l'échelle.

Si Parasites a obtenu cette palme dans une sélection que l'on dit très relevée, c'est surtout que Parasites arrive à être tout cela en même temps, sans que jamais une impression de fouillis n'émerge. Toute la partie Home Invasion du début nous montre des personnages hauts en couleur et dont les réactions et la roublardise nous amusent. Bong Joon-ho choisit évidemment son camp. "L'argent agit comme un fer à repasser, il supprime les aspérités."

En l'espace d'un mouvement virtuose de caméra qui s'enfonce dans les entrailles de la maison, le réalisateur fait basculer son film. Les conséquences de la farce. Et la fable sociale reprend alors le dessus. Ce qui est une gêne pour les Park est un drame pour les Ki-taek. Drame qui sera l'objet de plans exceptionnels de mise en scène. Le mépris de classe est lui aussi introduit avec un tact remarquable. Et ce père de famille assuré avec sa voix grave et sa tenue exemplaire ne se rend même pas compte de ce qu'il peut avoir de sale en lui.

Je n'en dirai pas plus pour ne pas gâcher de surprise, mais sachez que les dialogues sont à la hauteur de ce scénario d'une richesse inouie. Et qu'enfin les acteurs sont tous impeccables. On notera la présence de Song Kang-ho, acteur récurrent chez Bong Joon-ho et chez Chan-wook Park. Rien que ca !

Courrez voir cette Palme d'Or 2019 qui, plus qu'un cinéaste, consacre un grand pays de cinéma.

IMDB

5/5

Commenter cet article

A
Très grand film, réalisé par un virtuose et qui n'a pas volé ses concerts de louanges et de dithyrambes
Répondre
A
une palme d'or qui semble faire l'unanimité pour une fois. Toujours mas vu mais j'affectionne particulièrement le cinéaste coréen. A voir urgemment, donc...
Répondre
Z
Oui, il enrichit encore son cinéma depuis Memories of Murder. Et en plus c'est captivant. Rien à jeter !