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Get Out - de Jordan Peele - 2017

Publié le par Z

Après 4 mois de vie du couple avec Rose, Chris va rencontrer ses beaux-parents. Rose le prévient : ils ont une petite tendance au racisme ordinaire, sans jamais penser à mal. Quand Rose voit le jardinier noir, puis la cuisinière noire, il ne s'inquiète pas. Mais quelques comportements, et en particulier ceux des domestiques, commencent à le mettre mal à l'aise.

J'aime rarement les films qui font l'unanimité.

 

Haaaaaaa le cinéma d'horreur. S'il s'agit là de mes premières amours, j'y retourne régulièrement mais je suis souvent déçu. Est-il un style plus marqué, plus codé ? Plus prévisible ?

Comme souvent ces derniers temps, le vent de fraicheur est venu des séries. Et c'est bien Black Mirror qui annonce un renouveau pour le travail scénaristique. Celui que l'on trouvait dans Blade Runner, qui vous retournait la tête dans Cube, qui vous saisissez dans Bienvenue à Gattaca.

Attends le type il parle de film d'horreur et il te sort Bienvenue à Gattaca ? Effectivement. Car ces dystopies ne sont rien d'autre que des films d'horreur sans l'hémoglobine. Des peintures où ce ne sont pas les personnages mais le décor qui vous glace le sang.

Black Mirror a effectué la jonction entre ces deux univers. Dans un décor toujours terrifiant, l'on suit les histoires de personnages elles-mêmes à la limite de l'horreur. Comme dans la Quatrième Dimension, qui posait des codes que beaucoup singeaient mais peu réussissaient à renouveler.

J'ai pour l'instant assez peu parlé du film, mais Get Out se trouve dans cette filiation. Vous savez désormais à quoi vous attendre. A peu près. Grâce à son côté réaliste, nous nous attachons aux personnages. En cela les acteurs sont merveilleux de justesse, d'empathie, et d'étrangeté parfois. Alors Jordan Peele peut distiller comme un orfèvre son scénario aux petits oignons.

Et si cela marche, c'est parce que, comme Chris, nous avançons dans un brouillard opaque. Toujours capables de dire que quelque chose cloche, jamais d'expliquer précisément quoi. Acclamé par la critique, auréolé de nombreux prix, Get Out avait tout pour me faire fuir : j'aime rarement les films qui font l'unanimité.

Et pourtant, c'est bien une jolie réussite que nous avons là. Le genre de réussite dont il est compliqué de parler sans spoiler. On ne sait pas où s'arrêter car le scénario avance sans cesse, par petites touches. Comme on les aime !

Une des autres forces du film est sa portée politique. Get Out parle de racisme comme jamais on n'en avait parlé avant. Il illustre le racisme ordinaire mais va plus loin. Il pose des allégories, redéfinit la notion de d'exploitation raciale. Et si ce n'est pas très fort, je ne sais pas ce que c'est. Intelligent, profond, novateur, Get Out aurait pu prétendre au chef d'oeuvre s'il ne portait pas quelques menus écueils que je n'ai pas envie du tout d'aborder en ces lignes pour ne pas vous gâcher le plaisir.

Un film chaudement recommandé à tous ceux qui aiment les films à suspense et qui ne sont pas révulsés par un petit peu d'étrangeté.

IMDB

4/5 -- Estampillé Film de Z pour son scénario très bis et son ambiance étrange, presque malsaine.

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