Dune - de Denis Villeneuve - 2021
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L'empereur de l'univers somme à la maison Harkonnen de quitter la planète Arrakis (aka Dune). Celle-ci faisait leur fortune grâce à l’Épice qu'ils en extrayaient. C'est à la maison Atréides, beaucoup plus progressiste, que revient la gestion de Dune. Mais ce cadeau est empoisonné, et très vite le Duc Leto Atréides, sa concubine Jessica et son fils Paul comprennent qu'ils auront besoin de l'aide des Fremen, le peuple du désert.
Le rythme, la contemplation, les paysages, l'univers, c'est ici le grand point fort du film.
Aux yeux de votre serviteur, Dune est plus qu'une saga de science-fiction. C'est l'un des plus grands monuments de la littérature. Lue à environ 15 ans, puis 25 et 35 ans, la saga m'a chaque fois révélé de nouvelles facettes, une nouvelle profondeur. Elle semble se bonifier avec le temps. Réputée inadaptable car tout est basé sur l'intériorité des personnages.
Lynch s'y est cassé les dents. Même si l'on ne saura jamais ce qu'il aurait pu faire si on lui avait laissé les mains libres. Avant lui, Jodorowsky avait proposé une œuvre d'une ambition folle mais qui ne verra jamais le jour (voir à ce sujet l'excellent documentaire Jodorowsky's Dune). Villeneuve est allé jusqu'au bout, et avec plus de réussite que Lynch heureusement.
Mais tout n'est pas parfait, loin s'en faut, dans cette adaptation. Et c'est un fan des livres de Frank Herbert qui parle. Donc mes attentes étaient de toutes façons inatteignables. Commençons cependant par un constat sans appel : Dune (première partie, notons que la suite est en production) est un bon film. Villeneuve a su rendre honneur à l'univers en installant ses personnages et ses concepts lentement, permettant aux néophytes de s'approprier un monde-univers.
Le rythme, la contemplation, les paysages, l'univers, c'est ici le grand point fort du film. Villeneuve nous offre des ambiances contrastées et toujours réussies. Son film a visuellement une belle personnalité. Même les vaisseaux spatiaux et, plus important encore, les vers, sont visuellement une réussite.
Là où le cinéaste montre ses limites est dans le ressenti. La douleur de l'épreuve du Gom Jabbar (la main) est presque absente. Jessica est obligée de surjouer ses émotions pour faire passer quelque chose, la chaleur du désert n'est jamais ressentie, seulement évoquée. Le sable et le désert sont beaux et non mortels. Dommage. Et je serais curieux de voir un cinéaste comme Darren Aronofsky tenter l'expérience.
Dommage en particulier pour Jessica, personnage puissant s'il en est, que Villeneuve transforme en pleureuse. La maitrise Bene Gesserit de ses émotions est balayée. Certains diront que c'est pour le besoin du film, j'estime que c'est par facilitée. Car la maitrise de ses émotions, que l'on retrouve chez les Bene Gesserit mais aussi chez les Fremen, fait partie intégrante de l'univers de Dune.
Dernier point quelque peu décevant : les Fremen. J'aurais aimé voir les mêmes que dans mon imagination, avec des corps marqués par le sable et le désert. Des corps avec moins d'eau...
J'irai tout de même voir la suite car le plaisir de replonger dans cet univers prend le dessus sur mes quelques critiques. Recommandé à peu près à tout le monde, d'autant que les critiques sont très bonnes. Mais pas indispensable... Je recommande surtout la lecture des bouquins de Franck Herbert.
2/5
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