Titane - de Julia Ducournau - 2021
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Alexia, danseuse de charme, est suivie sur son parking par un inconnu. Elle en vient à le tuer, ce qui entraine une série de meurtres et un étrange accouplement. Recherchée par la police, elle se grime et se fait passer pour Adrien, un enfant disparu il y a 17 ans. Elle est alors recueillie par son nouveau "père", qui le fait entrer dans sa caserne de pompiers.
Ducournau sait tout faire.
Attention film monstre. Bien sûr, la palme d'or 2021 traine sa réputation. Mais le plus déroutant dans Titane n'est pas sa violence ou son pitch étrange (on aura vu plus extrême), mais son mélange des genres qui fait en même temps la force et la faiblesse du film.
Tout d'abord, saluons le projet. Il faut un sacré toupet à Julia Ducournau pour mélanger ainsi drame familial, fantastique et scènes d'horreur brute. En ce sens et pour tout cinéphile, ce film ovni est extrêmement intéressant. Ducournau fait un mélange de genres avec de nombreuses références (un peu trop marquées à mon gout) pour en faire quelque chose de nouveau et rafraichissant dans le paysage cinématographique. Et c'est certainement ce qui lui a valu sa palme à Cannes.
Agathe Rousselle qui tient le premier rôle (même si elle est créditée après Vincent Lindon) porte le film. Elle donne de sa personne et dégage un panel de sensations impressionnant. Une vraie révélation ! Quant à son personnage, son côté difficilement lisible lui donne de la matière. Une matière brute assez fascinante.
Autre point (très) fort du film, la mise en scène est excellentissime. Des plans séquences renversants, des plans fixes splendides, des angles originaux, et des scènes très classiques, Ducournau sait tout faire, et tout faire parfaitement ! Un régal.
Cependant, Titane n'est à mon sens pas exempt de tout défaut. Le scénario, qui parle avant tout du lien père-enfant, se perd dans certaines scènes assez incompréhensibles. Ainsi la série de meurtre sans vraiment de sens. Et Ducournau nous lâche d'un coup d'un seul dans un tout autre film quand apparait Vincent (Vincent Lindon). Si le procédé me plait, je trouve que la sauce ne prend pas totalement. Certainement à cause de ce scénario quelque peu erratique, on reste un peu en dehors du film et l'émotion ne traverse pas l'écran.
Un film recommandé aux curieux d'un cinéma différent. Les amateurs d'expériences extrêmes pourront se tourner vers Martyrs (pour le côté violence et horreur) ou l’Étrange Couleur des Larmes de ton Corps (pour la virtuosité et le côté what-the-fuck) que je considère tous deux supérieurs à Titane.
3/5 - Estampillé film de Z, évidemment !
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