Le Monde, la Chair et le Diable - de Ranald MacDougall - 1959
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Ralph Burton est au fond d'une mine quand il ressent une forte secousse. Bientôt, les messages de la surface s'arrêtent. Quand il émerge à la surface, toute vie semble avoir disparu. Seule une jeune femme le suit discrètement de loin.
c'est cette subtilité des rapports humains qui fait le sel de Le Monde, la Chair et le Diable.
Mon histoire avec Le Monde, la Chair et le Diable est assez particulière puisque ce film m'avait beaucoup marqué quand je l'avait vu ado. Bien que je n'ai jamais pu retrouver son titre jusqu'à aujourd'hui. J'ai toujours été persuadé que le sample de Gorillaz qui ouvre leur morceau A1-M1 en était tiré. Et c'est vrai que cela y ressemble beaucoup. Après vérification, celui-ci est issu de la scène d'ouverture du Jour des Morts-Vivants de Romero. Mais là n'est pas la question.
Car si ce film m'avait beaucoup marqué à l'époque c'est pour deux raisons. La première est cette angoissante New York déserte. La vue de Ralph Burton, longtemps persuadé d'être le dernier homme sur Terre errant seul dans des rues désertes, éveille forcément une profonde angoisse.
La seconde est ce qui m'avait alors paru l'absurdité des comportements des 2, puis 3 protagonistes de l'histoire (ce n'est pas un spoil, il y a 3 acteurs au générique de début du film). Avec mes yeux d'adulte, les relations entre personnage m'apparaissent beaucoup plus clairement. Et c'est cette subtilité des rapports humains qui fait le sel de Le Monde, la Chair et le Diable. Trois personnages qui sonnent comme le triptyque annoncé par le titre du film.
Racisme, misogynie, violence, paix, autant de grands thèmes civilisationnels qui sont évoqués avec brio à travers 3 individualités, à la manière d'une tragédie grecque. D'ailleurs, les relations entre ces personnages n'est pas sans rappeler celles dans le Huis Clos de Sartre, personnages bouffés par leur inadéquation. Seulement l'existentialisme de Sartre prend moins de place dans le film de Ranald MacDougall, ce qui laisse entrevoir plus d'optimisme. Et tant mieux !
Film en même temps très plaisant à voir et très profond à ressasser, Le Monde, la Chair et le Diable est recommandé à tout le monde dès 12 ans !
4/5
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