Cléo de 5 à 7 - d'Agnès Varda - 1962

Cléo est une jeune chanteuse dont on devine qu'elle ne sera qu'une star éphémère. Capricieuse, et somme toute assez insupportable, elle traine sa journée avec l'idée qu'une terrible nouvelle l'attend, ce soir, chez son médecin. Cela ne l'empêche pas d'être tour à tour touchante, énervante, rayonnante.

On se retrouve captivé par presque rien du tout [...] à notre insu.

Cléo de 5 à 7 est par beaucoup considéré comme le chef d’œuvre d'Agnès Varda. Cette réalisatrice fait partie de ces artistes qui ont énormément influencé le monde artistique sans jamais rencontrer un succès populaire marquant. C'est donc tout naturellement que son univers m'attirait ; mais mon aversion pour la Nouvelle Vague m'empêchait de franchir le pas. La mort récente d'Agnès Varda lui valut d'être considérée pour un Ciné-Roy.

Effectivement, Cléo de 5 à 7 n'est pas un film qui ravira le tout venant : l'action est presque toute entière résumée... dans mon résumé, et les déambulations de Cléo dans le vieux Paris ne seront pas du gout de tout le monde. J'ai moi-même assez mal vécu le début du film (les 30 premières minutes m'ont littéralement tétanisé).

Heureusement, le film se décoince et l'humeur même du film suit celui de son personnage. D'émancipation en affirmation de soi, sur les 2 heures que durent l'action (de 5h à 7h) pour un peu moins de film (90"), l'évolution de Cléo est aussi impressionnante que celle du film. Le personnage a changé du tout au tout sans que l'on ne le remarque, et l'on se retrouve captivé par presque rien du tout, encore une fois à notre insu.

Tout cela fait que, bien que le film ne m'ait pas laissé un gout exceptionnel sitôt passé son visionnage, il a continué de mûrir dans ma tête, révélant sa singularité. Je recommande vivement à tous les curieux du 7ème art et les amateurs de vieilles pellicules.

On notera enfin une superbe scène avec Michel Legrand, dont un extrait est disponible ici.

4/5

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