Le Trou - de Jacques Becker - 1960
/image%2F0770938%2F20151108%2Fob_dda6ad_le-trou.jpg)
Quatre détenus de la Santé dans une cellule. Tous là pour de longues peines, ils prévoient de s'échapper en profitant du bruit des travaux dans les couloirs adjacents. Ces même travaux les amènent à partager leur cellule avec un cinquième détenu, à qui ils sont obligés de faire confiance. Tous les cinq commencent alors à creuser un trou qui rejoint les sous-sols de la prison.
Certains films ploient sous le nombre des années pour nous arriver poussifs et poussiéreux. Et d'autres murissent magnifiquement pour nous offrir un cinéma brut et racé. Le Trou est de ceux-là.
Ce qui frappe dans ce film est avant tout le sens du détail apporté à chaque geste. L'évasion demande mille artifices tous décrits avec un réalisme absolu. Il en est de même des travaux de démolition, tout simplement réalisés sous nos yeux. La destruction de la dalle en un long plan-séquence est une scène incroyable de puissance. L'évasion est plus que crédible, elle est réelle.
Deuxième chose exceptionnelle : ce phrasé propre aux années 50. Les dialogues délicieux, et les quatre acteurs taulards, tous parfaits pour camper ces quatre gueules cassées aussi attachantes qu'inquiétantes. Et le cinquième personnage, bien comme il faut, qui se heurte formidablement à ces brutes en voulant maladroitement être des leurs. Même les personnages des matons sont riches malgré leurs brèves apparitions.
La réalisation enfin, d'une sobriété exemplaire, s'offre quelques scènes très belles et originales. Réussite sur tous les plans, avec Le Trou, Jacques Becker offre parmi les meilleurs, sinon LE meilleur film d'évasion, bien devant (par exemple) le sympathique mais anecdotique Les Évadés.
4/5
Commenter cet article