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No Smoking - d'Alain Resnais - 1993

Publié le par Z

No Smoking - d'Alain Resnais - 1993

Toby Teasdale est alcoolique et son mariage bat de l'aile. Sa femme Celia fait du bringue à son meilleur ami Miles, dont la femme le trompe ouvertement. L'amitié va-t-elle triompher ? Celia succombera-t-elle à la tentation ? Miles se réconciliera-t-il avec sa femme ? Et bien tout cela à la fois, puisque le film explore les différentes possibilités offertes aux personnages à travers quelques moments clés de leur vie.

Wouahou ce synopsis ! Quelle idée géniale, quelle accroche ! Réalisé qui plus est par Alain Resnais, responsable du grandiose Hiroshima Mon Amour. C'est vrai qu'il avait déçu avec On Connait la Chanson. Mais alors là... mais alors là...

On touche le fond.

Commençons par le parti-pris esthétique. Pour bien nous faire comprendre que le film est une pièce de théâtre adaptée, Resnais met des décors moches avec des peintures grossières pour arrières-plans. C'est laid, mais on pourrait presque s'y faire, si certains décors plus hideux que les autres ne venaient pas nous crier à la figure "je suis un artiste, j'ai fait exprès !".

Autre parti-pris fort : deux acteurs, en l'occurrence Sabine Azéma et Pierre Arditi, jouent tous les rôles. On n'a donc jamais plus de deux personnages à l'écran en même temps. Le jeu des acteurs multipliant les rôles et se changeant en toute vitesse, ludique au théâtre, devient là encore pathétique car inutilement artificiel.

Les acteurs, parlons-en. Sabine Azéma tout d'abord. Elle camp 3 rôles principaux. Si elle s'en sort plutôt bien avec les deux premiers (la femme de l'alcoolique Celia et Rowena la nymphomane un peu simple et touchante) c'est par contre un échec terrible quand elle habite la jeune jardinière simplette. Elle en fait des tonnes et devient vite insupportable, massacrant des scènes entières qui n'avaient déjà pas besoin de ça.

Pierre Arditi ensuite. Pour changer, il joue le Pierre Arditi (cf. l'image du film) pour son rôle principal de Miles Coombes : mou, inexpressif, mais tombant les femmes par son "charme naturel". Aussi crédible que Marilyn Manson en Ange Gabriel. Dans la peau de Teasdale, c'est mieux, mais lui aussi en fait des tonnes. Pour résumer, les acteurs jouent comme au théâtre (et on ne parle pas ici de la meilleure pièce), ce qui est ridicule en film.

Reste le scénario. L'idée principal du film est vraiment bonne. Mais là encore c'est un terrible gâchis. Il n'y a aucun enjeu. On se contrefout de savoir si Machine couchera finalement avec Bidule tant ces personnages nous sortent par les trous de nez.

Ha, je ne vous ai pas dit le meilleur : le film dure 2h20 !!!

Ha, je ne vous ai pas dit le meilleur du meilleur : il s'agit d'un diptyque. Le film Smoking (même durée, même acteurs, même réalisateur, même pièce de théâtre) propose des histoires alternatives à partir d'une modification dans la première scène. Au secours, sans moi.

5 César pour cette chose. Le cinéma français n'est pas reluisant...

IMDB

0/5

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